Un individualisme exacerbé
Résolument individualistes, les Polonais ont du mal à s'insérer et à coopérer au sein de groupements collectifs, qu'il s'agisse d'organisations professionnelles, groupes d'influence, partis politiques, etc. Ainsi l'échange d'informations n'aura pas lieu entre deux sociétés complémentaires qui pourtant pourraient en tirer un avantage mutuel, mais il pourra avoir lieu entre deux sociétés concurrentes, tout simplement car des membres d'une même famille y travaillent.
Au contraire de l'individualisme français centré autour de l'épanouissement personnel et du rejet des pressions extérieures familiales, religieuses ou institutionnelles, l'individualisme polonais se caractérise par l'expression libre de ses sentiments et de ses convictions personnelles, tout en se soumettant aux moeurs et aux traditions de son groupe social d'appartenance.
Une aspiration sans limite à liberté
Józef Piłsudski, héros national polonais, symbôle de la bravoure et de la vaillance
L'aspiration à la liberté des Polonais provient de leur caractère individualiste très marqué et de l'héritage historique de l'esprit de noblesse, qui fait partie intégrante de leur culture. Ainsi les Polonais ont-ils constitué des régiments de combattants dans tous les grands soulèvements européens.
Les envahisseurs ont de tout temps été confrontés à la lutte acharnée des Polonais pour la sauvegarde de leur identité. Pendant les quelque cent-vingt-trois ans d'inexistence politique de leur pays, les Polonais n'ont cessé de s'insurger et de soulever, comme ce fut le cas ensuite contre l'armie nazie puis le pouvoir communiste. L'hymne national donne le ton : " La Pologne n'est pas perdue tant que nous vivons ". Pour ce faire, les Polonais doivent puiser dans une force qui est liée à leur identité nationale et que Maria Sklodowska-Curie encourage dans ses célèbres mots : « Il faut être persévérant et avoir confiance en soi. Il faut croire à la capacité de l'homme et arriver à tout prix. »
Le désir de liberté des Polonais conduit à de l'irrédentisme, dans lequel Czeslaw Milosz voit une des raisons du destin tragique de son pays. En donnant l'exemple de l'insurrection de Varsovie, dont l'issue fatale était inévitable, ils montrent que les Polonais ont consciemment choisi leur perte plutôt que la soumission à l'Allemagne nazie. Cet esprit typiquement polonais se retrouve dans la citation de Józef Pilsudski : « Etre vaincu et ne pas se soumettre signifie la victoire, vaincre et s'endormir sur ses lauriers signifie la défaite. » Ainsi, l'armée polonaise ne signa-t-elle jamais de capitulation.