La compétitivité des entreprises polonaises
Après une privatisation précoce et globalement réussie, la Pologne a eu du mal à se défaire de l'héritage socialiste. Le classement 2015 de l'IMD place la Pologne à la 33e place sur soixante-et-un pays et régions, avec encore une fois une hausse sensible d'une année sur l'autre. Les implantations étrangères en général et celles du secteur tertiaire en particulier affichent de bonnes performances.
Le Global Competitiveness Index 2015-2016 du World Economic Forum montrant les mêmes tendances positives, mais soulignant également les points à améliorer.
La surconsommation de matières premières et d'énergie nuit à la compétitivité, même si la Pologne est riche en ressources énergétiques. L'innovation est freinée par l'insuffisante coopération entre les instituts locaux de recherche et développement et lindustrie et les PME ne disposent pas de capacité de financement suffisantes à assurer leur développement. Au début des années 2000, les pouvoirs publics ont lancé de concept de Varsovie Technopolis, un technopole concentrant des sociétés de haute technologie, des établissements d'enseignement et des instituts de recherche.
La productivité moyenne des entreprises polonaises ne s'origine pas uniquement dans les lacunes des moyens et des processus de production. En effet, les entreprises étrangères implantées en Pologne sont jusqu'à deux fois productive que dans leurs pays d'origine, alors que leurs structures et les moyens dont elles disposent sont équivalents.
Très compétente, la main-d'uvre est plus généraliste et polyvalente qu'en France, mais nécessairement moins spécialisée, ce qui joue sur sa productivité. D'autre part, certaines compétences manquent, notamment dans le domaine de la gestion et du management, surtout si ces compétences doivent être associées à la maîtrise de langues étrangères.
En fait, le principal problème réside dans l'attitude au travail des Polonais. Historiquement, le dévouement pour le compte d'une entreprise qui ne soit pas la sienne ne fait pas partie des priorités de la population en général. Même lors de la Révolution industrielle, les entrepreneurs des régions prospères de l'Ouest, de Silésie et du Centre étaient en majorité des étrangers (allemands, juifs, russes...), les Polonais préférant se consacrer aux carrières militaires et intellectuelles.
L'entreprise en Pologne ne jouit pas d'une bonne réputation et les investisseurs étrangers encore moins. Peu de Polonais pensent qu'il s'agit d'un espace pouvant également contribuer à l'épanouissement individuel. Si bien que les employés se désintéressent des objectifs et des performances de lentreprise.